Lise Biron artiste

Lise Biron  artiste

LES YEUX D'UN PEINTRE À OTTAWA

En mai, c'est connu de tous, Ottawa devient le paradis des tulipes. Elles sont blanches, crème, jaunes, orangées, rouges, roses, lilas,violets, irisées, panachées ou même regorgeant de pétales comme une pivoine; certaines osent emprunter la forme du lis! Que voulez-vous, c'est le progrès!

Elles sont séduisantes, magnifiques, elles se dressent la tête avec insolence et fierté, mais attention quand viendra la brunante, elles se refermeront, peut-être gênées par ce voile qui assombrira leurs couleurs. C'en est aveuglant!

Peu importe, dans un premier temps, je photographie toute la plate-bande; il y en a à perte de vue; puis je prends un plan plus rapproché, histoire de me souvenir avec plus de précision de la forme de cette beauté digne de Playboy, et finalement, j'ose une prise juste au-dessus de la corolle, où, grâce au zoom macro, je m'immisce dans son intimité et j'en tire un cliché. Vive la caméra numérique qui complète si bien l'oeil... et quelle indiscrétion!

Le voyage se poursuit avec la visite du Musée des civilisations, l'écurie de la GRC, le Casino et surtout une petite croisière sur le canal Rideau.

Pendant que le bateau glisse silencieusement et que mes oreilles sont fermées aux commentaires du guide touristique, mon regard est captivé par la végétation, les lilas et les pommiers en fleurs qui se reflètent sur les flots glauques; les bâtisses prennent les formes les plus inattendues quand une vaguelette s'amuse avec leur architecture, on dirait un dessin d'enfant! Et la ballade se poursuit; il y a les belles, étendues près du rivage, demandant au Soleil de les dorer, les travailleurs à leur pause-santé, le solitaire avec son plus fidèle ami, les vacanciers qui nous regardent passer d'un air envieux...

J'admire le paysage, les ponts qui cachent les amoureux et, surprise! à l'extrémité du trajet, une vue sublime, Monet en serait mort de jalousie: les arbres de tous les verts, du jaune au bleu,  parsemés de rose, de blanc; de jeunes érables qui s'habillent de rouge bronzé dès le printemps; certains élancés, presque noirs pointant l'azur; d'autres se recroquevillant en boule; ceux-là déployant leurs bras en éventail; quelques-uns plus délicats s'inclinant sous la brise.

Et ce spectacle est là, se reflétant dans le canal Rideau et se prélassant sous mes yeux assoiffés d'images et de souvenirs.

Quel voyage!

Publié par Lise Biron dans «Nouvel envol»

 



04/03/2012
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